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 [INTERVIEW] Saulo Sarmiento, ou le saut de l'ange par Philippe Lowinski

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[INTERVIEW] Saulo Sarmiento, ou le saut de l'ange par Philippe Lowinski Empty
MessageSujet: [INTERVIEW] Saulo Sarmiento, ou le saut de l'ange par Philippe Lowinski   [INTERVIEW] Saulo Sarmiento, ou le saut de l'ange par Philippe Lowinski EmptyDim 26 Mai 2013 - 20:23

Saulo s'est livré le 26/09/12 à Philippe Lowinski, sur sa vie, sa carrière, son futur, en toute authenticité. Une interview à lire !
Merci pour le partage Philippe [INTERVIEW] Saulo Sarmiento, ou le saut de l'ange par Philippe Lowinski 523998

[INTERVIEW] Saulo Sarmiento, ou le saut de l'ange par Philippe Lowinski 526319_10200105365499814_1498004835_n

Il est des Êtres qui traversent votre ciel telles des étoiles filantes et vous marquent à jamais du sceau de leur aura !

Il est des Êtres qui, à leur insu, vous lient à eux aussi sûrement que si vous les aviez choisis !
Il est des Êtres qui vous bouleversent d’un regard, vous émeuvent d’un sourire et vous enchantent d’un accent !
Il est des Êtres qui, au moment où vous faites leur connaissance font déjà partie de votre vie !
Il est des Êtres qui, même si vous ne les voyez qu’occasionnellement ne vous quitteront jamais !
Le coup de foudre humain et artistique existe, je l’ai rencontré, il se nomme Saulo SARMIENTO…

- A quel âge avez-vous découvert vos prédispositions de gymnaste ?

En fait, dès mon enfance j’ai pratiqué la gymnastique sur la plage avec mon cousin. Tous les week-ends, même sans formation, j’allais m’entraîner et faire des acrobaties en bord de mer. J’ai débuté un peu tard, puisque j’ai commencé à 13 ans, alors qu’en général, cela se fait vers 7 ou 8 ans. C’est mon coach qui, me voyant en salle de sport, a détecté mon potentiel. Il me faisait venir une heure à l’avance, tous les jours, pour me faire travailler. Je venais même les samedis ! Il m’a donné beaucoup plus qu’aux autres, et c’est grâce à lui que j’ai pu progresser très rapidement.

- Hormis cette discipline, quels autres sports avez-vous pratiqués ?

J’ai commencé par la natation car mes parents voulaient que je nage bien, puis le volley-ball pendant 7 ans, avant d’embrayer sur le trampoline, que je pratiquais en même temps que la gymnastique.

- Quand et comment avez-vous pris conscience que le sport pouvait être pour vous autre chose qu’un simple passe-temps ?

Je suis allé à l’université pour être professeur d’EPS, car le sport a toujours été une part importante de ma vie. Puis j’ai eu mon diplôme. Cette prise de conscience, je la dois beaucoup à mon coach aux Canaries, [il faut préciser qu’il était chorégraphe], qui m’a confié quelques petits ‘travails’, en me précisant, qu’à mon niveau, si je continuais ainsi, je pourrais faire ce que je veux. Je me souviens qu’à
cette époque, alors que j’allais à la bibliothèque pour étudier, je suis tombé sur un dvd du Cirque du Soleil, ‘Alegria’. Ce fut pour moi une révélation, une évidence : je voulais absolument faire cela. Dès lors,
j’ai travaillé pour atteindre ce but. Cette journée fut déterminante. Cela fait déjà douze années. On appelle cela le Destin…


- Comment mener de front entraînement intense et études ? Avez-vous intégré un cursus sport-études ?

J’ai toujours fait mes études parallèlement au sport. A l’époque, elles étaient ma priorité. Aujourd’hui, c’est le sport, puisque j’en vis. Ecole, lycée, université, j’ai eu un parcours traditionnel, même si ce n’était pas toujours facile de mener de front les deux. Je me souviens de l’époque où j’étudiais dans les avions, les trains, ou même dans les coulisses d’un spectacle. C’était dix fois plus difficile que si j’avais eu un job ordinaire ! Heureusement qu’à l’université j’avais des amis qui m’aidaient pour les cours, sinon je n’y serais jamais arrivé. J’ai terminé mon cursus cette année, en Chine, par correspondance.

- Comment vos proches ont-ils accueilli votre désir d’embrasser une carrière artistique ?

Mes parents m’ont toujours laissé libre de mes choix, car leur éducation est basée sur le respect, la confiance, et la liberté. Tout en insistant sur l’importance des études, bien sûr. Ils sont fiers de moi et ont toujours respecté mes décisions.

- Quel fut l’élément déclencheur de votre départ pour Madrid ?

Une impulsion intérieure. J’aime mon Île, j’en suis amoureux, mais j’avais besoin, artistiquement parlant, d’aller voir ce qui se passait ailleurs. Et lorsque je suis arrivé à Madrid, [j’y suis resté 5 ans], j’ai tout de suite su que j’irais voir ‘au-delà’, afin d’élargir mon horizon. Je voulais connaître le monde entier !

- Une fois arrivée dans la capitale madrilène, que se passe-t-il pour vous ? Quelles sont les difficultés et les opportunités rencontrées ?

Ce fut assez difficile, car je commençais l’université sans avoir de travail. Comme je ne voulais pas demander d’argent à mes parents, j’ai été Gogo Dancer dans des discothèques le week-end. Puis, j’ai fait connaissance avec des danseurs (pas des Gogos), avant de nouer des contacts utiles dans le milieu artistique. Au bout de trois ans j’apparaissais dans des Comédies Musicales, à la Télévision, et ce, comme danseur. Ensuite, j’ai rencontré des gens intéressants comme Luka Yexi, mon professeur, que je considère comme mon Mentor. Grâce à lui, j’ai pu débuter une carrière artistique professionnelle.

- Vous avez travaillé pour la télévision. Cette expérience fut-elle pour vous l’occasion de vous initier au métier d’acteur, autre moyen d’expression artistique ? Fut-elle un complément à votre formation de sportif ?

A nouveau, j’exprime toute ma reconnaissance à Luka Yexi, car il m’a donné accès à la Télévision. Ce média est un formidable moyen d’expression, car il fait appel à la fois au corps, à la gestuelle, et à la parole. Ce qui est loin d’être évident, car cela nécessite beaucoup de travail, même si j’ai en moi, naturellement, une facilité à m’exprimer corporellement. Cette expérience fut un pont vers ce que je fais actuellement, et je suis ravi de l’avoir faite.

- Avant de toucher à une barre, aviez-vous déjà assisté à une Pole Dance ?

Non, jamais. Mais comme je suis, à la base, acrobate et gymnaste, et que j’ai fait un peu de danse, c’était dix fois plus facile pour moi que pour quelqu’un qui n’aurait rien fait. C’est pour cela que les filles sont toujours étonnées, lorsque je leur dis que je ne pratique la Pole Dance que depuis un an. J’ai une base, et je transfère toute ma force et ma souplesse dans ce sport. Vous savez, les meilleurs Pole Dancers que je connais, ont tous, une formation de danseurs ou de gymnastes. A la manière d’un Petit Rat, j’ai aussi un peu travaillé la barre pour parfaire mon équilibre, acquérir une grande force dans les pieds, et maîtriser l’élan, ce qui est indispensable.

- Dans l’esprit de beaucoup, cette discipline est associée à du strip-tease de bouges. Souhaitiez-vous lui apporter ses
lettres de noblesse ?


Absolument ! C’est mon challenge et celui de tous ceux qui s’impliquent dans la Pole Dance. Nous voulons absolument gommer cette image peu flatteuse, véhiculée par les clubs de strip-tease américains, qui voudrait que la Pole ne soit qu’une vulgaire activité de Peep-Show. Maintenant, il faut la considérer comme un appareil artistique, voire un agrès. D’ailleurs, pour les compétitions, il est strictement interdit de colorer d’une dimension sexuelle, tout exercice. Sinon la sanction est immédiate : vous êtes éliminé ! Pour moi, la Pole emprunte deux chemins : la voie Artistique et celle du Fitness. Dans le Fitness, il y a des figures imposées. Vous êtes noté en fonction de cela et de la technique. L’Artistique est plus complet, car vous avez toute liberté d’expression. Mais c’est plus difficile…

- Depuis combien de temps les hommes la pratiquent-ils ?

En toute franchise, je ne sais pas ! J’en connais qui la pratiquent depuis 5 ou 6 ans. Stéphane Haffner est un des premiers que j’aie vu faire. Par contre, beaucoup de garçons font le Mât Chinois qui est une discipline issue du Cirque, et qu’ils intègrent à la Pole Dance. Un glissement a progressivement eu lieu ! Tout glisse…

- Savez-vous s’il a fallu combattre maints préjugés pour que la Pole Dance se décline aussi au masculin ?

Certains m’en ont parlé, mais moi je ne l’ai jamais ressenti. J’ai surtout capté une grande admiration de la part des hommes. Ils me demandent d’où je tire la force pour faire cela, et s’étonnent que ça paraisse aussi facile, alors qu’il n’en est rien. Non, aucun préjugé.

- Quelles sont les réactions du public, femmes et hommes ?

Elles sont très drôles ! Les femmes sont admiratives, mais pas uniquement par rapport à mon corps. Ce qui suscite, au début, un petit sentiment jaloux chez leurs compagnons. Mais cela ne dure pas, quand ils prennent conscience de la performance physique. Souvent, ils viennent me féliciter après le spectacle.

- Selon vous, qu’est-ce qui différencie une Pole Dance exécutée par un homme d’une Pole Dance exécutée par une femme ?

C’est une question très importante. La technique est la même, que ce soit pour les hommes comme pour les femmes. Mais la gestuelle fait toute la différence. Les hommes sont plus axés sur la force, alors que les femmes s’attachent à la souplesse. Moi, j’ai la chance et la grande liberté de pouvoir faire les deux.

- Certaines figures sont-elles exclusivement féminines, et d’autres masculines ?

Pas du tout ! La liberté est totale. Mais c’est vrai qu’il est très difficile, pour un homme, de faire un numéro de souplesse. Peu y parviennent. Même chez les femmes, la souplesse n’est pas une évidence… Après, ce sont vos parts féminine et masculine qui s’expriment.

- Comment se passe la cohabitation hommes-femmes au sein de cette discipline ?

Elle se passe très bien. Il n’y a aucun problème entre nous puisque les compétitions sont séparées. Heureusement, j’ai un bon relationnel avec tout le monde, et, parfois, on me demande même des conseils concernant la technique et la souplesse. Cela se fait surtout lors de mes Workshops, mes Ateliers. Les femmes ont été très curieuses de voir ce que les hommes pouvaient apporter à la discipline. En fait, tout est échange…

- Y a-t-il un intérêt croissant pour la Pole Dance ? Inscriptions massives dans des clubs, engouement du public, visibilité dans les médias, etc…

C’est une question importante car, ici, en France, la Pole Dance est très populaire, et chacun peut trouver les renseignementsqu’il recherche, que ce soit concernant les clubs, les écoles, ou les compétitions. Ce qui n’est pas le cas en Espagne, où il n’y a rien du tout ! Là-bas, quand vous parlez de Pole Dance, on vous renvoie immédiatement à la vulgaire barre américaine. Etant espagnol, je dois relever le défi suivant : montrer ce qu’est cette discipline, pour lui donner ses lettres de noblesse ! En France, l’engouement du public va croissant, car la Pole est un sport ludique, amusant, et bon pour le corps. Tout le monde veut donc en faire, les femmes bien sûr, mais de plus en plus d’hommes. Concernant sa visibilité dans les médias, il reste encore beaucoup à faire car, hormis quelques reportages, il n’y a pas grand chose…

- Pour vous maintenir à un tel niveau, à quelle hygiène de vie devez-vous vous astreindre ?

Mon corps est mon instrument de travail, mon fonds de commerce, je dois donc en prendre le plus grand soin. Je fais attention à l’alimentation, aux entraînements, au sommeil, mais je m’autorise, parfois, quelques petits écarts. On ne peut pas vivre dans l’ascèse 365 jours par an !

- Quelle est la fréquence de vos entraînements et leur durée ?

Ca dépend. Comme je travaille beaucoup, je ne peux pas à la fois m’entraîner et travailler. En fait, mes entraînements sont les répétitions et les échauffements pour les spectacles ! Mais des fois, quand j’ai du temps de libre, j’en profite pour m’entraîner, parfois 2 heures, voire plus, c’est très variable…

- La barre est froide et dure. Comment le corps réagit-il à son contact ? Est-ce douloureux ? Comment ne pas trop
glisser et ne pas trop accrocher ?


Lorsque j’anime un atelier, je dis toujours à mes élèves qu’ils doivent s’attendre à souffrir, beaucoup ! Je leur dis que si ça fait vraiment très mal, ils doivent arrêter, on trouvera un autre moyen de faire. Mais la douleur est inévitable. Votre corps doit s’adapter et s’habituer à la barre. Tous les Pole Dancers se sont plus ou moins blessés, c’est le prix à payer pour obtenir un résultat. En fait, le corps a ses limites, et si vous voulez réaliser une figure qui n’est pas naturelle pour ce corps, vous devez faire voler en éclats ses limites. C’est un sacrifice physique auquel tous les acrobates ne peuvent pas échapper ; une sorte de baptême du feu, un passage obligé ! Il faut savoir qu’à 40 ou 45 ans on est détruits, et qu’il nous faut alors vivre avec de gros problèmes physiques.

- Quels muscles sont les plus sollicités ?

Sans hésiter, ceux des épaules ! On l’oublie trop souvent, mais ce sont les articulations les plus fragiles. Tous les mouvements que vous effectuez se répercutent sur elles. D’où l’importance de bien les échauffer. Ceci dit, tous les autres muscles du corps sont eux aussi sollicités, mais de façon moindre. Leur fragilité n’est pas la même. Il faut sécuriser ces petites articulations par un travail de musculation.

- Vous venez de remportez le Championnat du Monde de Pole Dance à Stockholm. Cela va-t-il vous ouvrir des portes, et si oui, lesquelles ?

Remporter un championnat aussi prestigieux ne peut que vous ouvrir des portes, mais uniquement dans cet univers. Votre popularité va exploser, vous pourrez animer des ateliers où vous voudrez, faire des tournées, des spectacles, et même faire partie d’un jury dans d’autres compétitions ! Mais pour moi, cet univers, c’est secondaire, ce n’est pas une fin en soi. Je suis acrobate, pas uniquement Pole Dancer, et j’ai besoin de combiner les deux pour trouver mon équilibre. Alors, certes, beaucoup de portes s’ouvrent, mais je fais une sélection. Il faut savoir faire le bon choix pour ne pas se perdre…

- Lors de votre prestation, l’univers que vous évoquez peut avoir différents niveaux de lecture : psychiatrie, solitude,
emprisonnement, mal être. Comment s’est-il imposé à vous ?


Pour faire de la Pole un Art, vous devez exprimer quelque chose. C’est une idée qui m’est venue comme ça, brutalement, une nuit, et je l’ai mise en scène dès le lendemain ! Certaines personnes y ont vu de la tristesse, d’autres ont eu la chair de poule. J’ai créé ce numéro en trois jours, ce qui est peu. J’ai besoin de plus de temps pour concevoir un vrai numéro à même de bouleverser tout un public ! C’est mon défi, mon objectif. Pourquoi cet univers psychiatrique, je ne sais pas. Peut-être est-ce l’expression d’un besoin de liberté et d’énergie. J’ai même improvisé durant la compétition, car je n’avais pas eu suffisamment de temps pour m’entraîner. Les images se sont imposées à moi telle une évidence !

- Une sorte d’Inspiration ?

- Absolument ! Mais pour en revenir à la compétition, sachez que j’ai failli y renoncer, car j’estimais ne pas avoir eu assez de temps pour répéter. Ce sont des amis qui m’ont convaincu que je pouvais le faire. L’avenir leur a donné raison !

- Le choix de la musique colle parfaitement avec le propos artistique. Quelle est-elle ?

Je dois vous raconter comment j’ai eu cette musique ; c’est assez incroyable ! J’étais en tournée, et, durant les longs trajets en bus, je cherchais une musique pour un numéro. Pour moi, trouver une musique en adéquation avec une performance est la chose la plus difficile. La technique et l’acrobatie ne sont rien à côté !
Pendant un mois j’ai cherché, et j’ai finalement sélectionné un morceau,mais sans être vraiment convaincu. Après l’audition, un ami est venu me voir, [il ne savait pas que j’étais à la recherche d’une musique], en me disant : ‘Ecoute ça, c’est super joli ’. Dès les premières notes, je me suis mis à pleurer. C’était LA musique que je cherchais, et c’était elle qui m’avait trouvé ! Je sélectionne toujours les morceaux qui m’accompagnent, sauf quand ils me sont imposés par des clients. Je ne remercierai jamais assez cet ami…


- Qui est l’auteur de cette musique ?

C’est un compositeur italien, Roberto Cacciapaglia, et le morceau s’intitule ‘Wild Side’.

- La lumière est particulièrement adaptée à votre propos.

Le travail de l’éclairagiste est fabuleux ! En cinq minutes, lors de la répétition, il a su créer une ambiance psychiatrique.

- Dès les premières images j’ai pensé au film « Birdy » d’Alan Parker. C’est sidérant quand on sait que vous ne le connaissiez pas ! L’Artiste serait-il un peu médium ?

Non, pas du tout, je ne pense pas. En fait, je ne force rien, je fais les choses naturellement. Elles viennent à moi toutes seules. Si elles me conviennent je les prends, sinon je les rejette. C’est aussi simple que ça ! Quand je n’aime pas quelque chose, je ne la fais pas. Les Artistes sont comme des canaux, ils captent l’inspiration.Parfois le canal est ouvert, parfois il est fermé. Je n’ai jamais vu ce film, et quand vous m’avez montré l’affiche, je me suis dit : ‘Mais Birdy, c’est moi !’.

- Comment s’est faite votre rencontre avec Les Farfadais ?

Tout d’abord, je dois dire que, pour moi, Les Farfadais sont une seconde famille. C’est un ami qui m’a montré une vidéo. Quand je l’ai vue, j’ai tout de suite voulu être des leurs. Immédiatement, j’ai contacté Stéphane Haffner et Emiliano Simeoni pour faire une audition à Paris. Peu de temps après, je quittais l’Espagne pour la France. Ca a changé toute ma vie !

- Il y a combien d’années de cela ?

Deux ans et demi ! Deux ans et demi super intenses. Quand vous voyagez, que vous travaillez vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec les mêmes personnes, vous tissez des liens très forts. En plus, vous avez un style de vie particulier qui intensifie et renforce les rapports humains.

- Que vous inspire leur univers ? Quels sont les premiers mots qui vous viennent à l’esprit ?

La magie, le rêve, l’irréel, la féerie des couleurs !

- Professionnellement et humainement, que vous ont apporté les tournées mondiales à leurs côtés ?

Humainement, comme je vous le disais précédemment, ils sont ma famille, et j’y ai de très bons amis. D’autre part, j’ai une relation très personnelle avec Alexandre et Stéphane Haffner, et je fais tout mon possible pour les aider. Parfois, mêler l’amical et le professionnel peut se révéler difficile, mais, en général, tout se passe très bien. Je leur suis extrêmement reconnaissant ! C’est Stéphane qui, le premier, m’a donné l’opportunité de faire de la Pole Dance, et c’est à Alexandre que je dois le Mât Chinois. Et voyez à quel niveau je suis parvenu aujourd’hui !

- En 2011, vous les avez suivis pour la tournée de La Française des Jeux. Le rythme soutenu des représentations presque quotidiennes, associé aux déplacements en car, posa-t-il problème ?

Cela a duré un mois, et, effectivement, c’était très fatigant, car il fallait assurer un spectacle presque chaque jour, et ce, dans une ville différente. Le transport, le montage et le démontage de la scène, l’échauffement et la représentation, tout concourait à mettre les corps à rude épreuve. En plus, durant le spectacle, nous enchaînions plusieurs numéros à un rythme fou. A la fin de la journée j’étais mort, et après la tournée, il m’a fallu une semaine pour récupérer ! J’ai dû prendre des cocktails de vitamines et de sels minéraux pour rester en forme. Mais quelle belle aventure !

- Y a-t-il des fans qui vous suivent en France, voire à l’étranger ?

Bien sûr, et surtout depuis que j’ai remporté le Championnat de Pole à Stockholm. Comme c’était une compétition internationale, il y a des gens du monde entier qui me suivent. Mais ce sont surtout les personnes qui s’intéressent à la Pole qui gardent un œil sur moi. Celles qui aiment le spectacle et l’acrobatie sont moins nombreuses, mais il y en a ! D’ailleurs, quand je sais que je vais me produire dans une ville où des fans m’attendent, je ne manque jamais de l’annoncer sur Facebook.

- Que représente pour vous cette fidélité ?

Je suis toujours très touché par cette fidélité, et remercie ceux qui viennent me voir après le show, ou font des commentaires sur les réseaux sociaux. C’est de l’énergie pure, et je m’en nourris quand je me sens mal ou fatigué. Une vraie motivation !

- Quels conseils donneriez-vous aux parents qui détectent chez leurs enfants des prédispositions de gymnaste ?

Si l’enfant souhaite vraiment faire de la gymnastique, c’est qu’il le sent, et qu’il a ça en lui. Ce sport est très dur, ça fait mal partout, donc, si vous le faites c’est que vous l’aimez ; sinon vous ne le faites pas ! De toute façon, même sans l’autorisation de ses parents, l’enfant, s’il est déterminé, fera de la gymnastique. Pour moi, il vaut mieux le laisser libre de ses choix. Ainsi, vous le responsabilisez en lui faisant confiance. C’est une méthodologie éducative et valorisante. Il vaut mieux qu’il fasse du sport plutôt que de traîner dans la rue ou devant la télé !

- Depuis quelques mois vous vivez à Macao et faites partie du spectacle de Franco Dragone « The House of dancing Water ». Pouvez-vous nous en dire plus ?

Lorsque j’ai vu le dvd ‘Alegria’ du Cirque du Soleil, cela m’a fait un choc énorme, et j’ai immédiatement su que c’était CA que je voulais faire. Participer à un spectacle d’une haute technicité artistique est un rêve de gosse ! Si je suis parti à Macao, c’est pour que ce rêve devienne réalité. Et je l’ai fait ! Mais intégrer un tel spectacle n’est pas chose aisée, et il faut avoir atteint, dans tous les domaines, un niveau exceptionnel. Ce qui est le cas de tous les Artistes de ce spectacle. Il y a une représentation deux fois par jour, une répétition le matin, et des échauffements. En plus, comme les numéros se font dans l’eau, c’est dix fois plus dur ; et vous en faites au minimum quatre ! Jamais de ma vie je n’ai vu un spectacle aussi dur. Figurez-vous que le niveau requis pour les auditions, est celui des Pompiers ! Durant les deux jours de l’audition, vous subissez des tests physiques extrêmes. Mais je suis très content d’avoir fait cette expérience, car j’ai réalisé un rêve. Même si je sais que ce n’est pas mon chemin artistique, je devais passer par là…

- Comment voyez-vous votre avenir à court et long terme ?

Je ne peux pas répondre à cette question car je ne sais pas quelle voie je dois prendre ; c’est un gros problème mental pour moi ! Paradoxalement, je ne parviens pas à me projeter dans le futur, mais quand je me lance dans un projet, je pense toujours à celui qui lui succédera. Je n’arrive pas à me concentrer sur le présent, sans qu’un futur virtuel vienne parasiter ma pensée. C’est très complexe comme manière de fonctionner, mais cela peut aussi se révéler très motivant et booster l’ambition. Mais pour l’instant, concernant mon avenir, je me dis : ‘On va voir !’.

- Votre formation sportive et artistique peut-elle vous mener vers la mise en scène et/ou la création de spectacles ?

Absolument ! J’aimerais m’occuper de formation artistique, car j’ai bien conscience que, le corps ayant ses limites, un jour, il me faudra penser ‘reconversion’. Ce n’est pas un renoncement, mais la transmission d’un savoir artistique. Je le fais déjà avec les ateliers et cela me plait beaucoup. Je le ferai à ma façon, avec mon style, et dans une totale liberté.

Ce que j’ai reçu je dois le transmettre !

Lorsque nous eûmes terminé l’entretien, et qu’il
nous restait encore quelques minutes à bavarder, il me prit l’envie
d’interroger Saulo sur sa perception du risque et du danger. Comment
gérait-il, ce qui, à mon humble avis, pouvait représenter à la fois un
frein et un moteur à son ‘ascension’ ?


Il me semblait important de comprendre les mécanismes mentaux qui amènent certains à faire voler en éclats les frontières de l’extrême, alors que d’autres, le commun des mortels, autrement dit le plus grand nombre, considèrent le sol comme le meilleur des alliés, et voient en l’atlas leur unique prise de terre.

Saulo SARMIENTO, funambule jusqu’au-boutiste, acrobate de l’impossible, adonis de la Piste aux Etoiles, voilà donc ce que j’ai purecueillir de sa part, et que je retranscris ici sous la forme d’un monologue précédé d’une question unique, au cours duquel l’Artiste se révèle, une fois de plus, hors normes !

- A présent, je voudrais que vous nous parliez de la peur, du risque, du danger, et de la façon dont vous gérez et
appréhendez ces trois notions.


Même si je suis bien entraîné et capable de faire des choses que les autres ne peuvent pas faire, j’ai parfaitement conscienceque mon corps et mes muscles ont leurs limites. Bien qu’acrobate, je ne suis pas une machine infaillible, mais un Être Humain avec tout ce que cela suppose de fragilité en terme de vieillissement.

Dernièrement, à cause de mon épaule, je me suis grièvement blessé. C’était la première fois que cela m’arrivait. Tout à coup, j’ai réalisé que j’avais vingt-cinq ans, et que je devais davantage écouter mon corps. Ce métier est risqué car je travaille en hauteur, et une chute peut se révéler très dangereuse. C’est pour cela qu’en toute occasion je suis tranquille, concentré, et responsable. J’ai toujours à l’esprit que le risque zéro n’existe pas. Je connais mes limites, mais je force toujours un peu plus, tout en sachant jusqu’où ne pas aller.

J’aime beaucoup les expériences physiques extrêmes et border line. Cet été, je ne me suis pas privé ! J’ai commencé par un saut à l’élastique depuis le sommet de la Macao Tower, [qui est le saut le plus haut du monde], tout de suite après, au Mexique, j’ai nagé avec les requins baleines, avant de faire un truc complètement fou et hyper dangereux : plonger dans des grottes ! Beaucoup de gens s’y sont tués car vous êtes dans le noir, et si vous avez un problème, vous ne pouvez pas ressortir. La Nature est très importante pour moi, et je fais corps avec elle. J’ai aussi fait du rafting, c’était très agréable.

Puis, de retour en France, je me suis rendu à la Dune du Pyla, où j’ai sauté en parachute. Ce fut l’une des meilleures expériences de ma vie, car c’est celle qui se rapproche le plus du vol d’oiseau. Qui n’a jamais rêvé de voler ? J’aimerais prendre des cours et le refaire plusieurs fois.

A nouveau, Birdy n’est pas loin…

Après, dans le sud de la France, j’ai pratiqué l’escalade. Et là j’ai vraiment eu peur ! A un moment donné, alors que j’étais à trente mètres de hauteur, correctement harnaché, ma main a glissé car je n’avais plus de force. J’étais fatigué et je me suis brutalement retrouvé deux mètres plus bas ! Cette sensation a été
terrifiante. Plonger, sauter d’une tour ou d’un avion, ne me pose pas de problème. Mais escalader cette paroi rocheuse, [ce qui peut sembler plus aisé et plus normal], m’a littéralement tétanisé. Tout à coup, je
prenais conscience du danger…


Maintenant tout ceci est du passé et je n’y pense plus car, contrairement aux personnes normales, stressées par la hauteur et le vide, moi, je suis dans mon élément. Sinon, je ne pourrais pas faire
le métier que j’exerce. Quel bonheur que de tout voir de là-haut, c’est tellement apaisant. A aucun moment je pense que je peux tomber, ou avoir un accident !


J’ai besoin de cette adrénaline, elle me relaxe. Dès que je suis en voyage, je dois absolument me trouver ce genre d’activités. Par exemple, lorsque je suis à l’étranger, je recherche systématiquement un endroit où je peux me mettre en équilibre sur les mains, toujours dans la même position, et je demande à être pris en photo. J’ai un album d’environ cent trente clichés ! Des fois c’était risqué, et les gens avaient peur que je bascule dans le vide, car nous étions sur les hauteurs.

Mais moi, dans ces moments-là, je me sens bien, je me sens vivant !

[INTERVIEW] Saulo Sarmiento, ou le saut de l'ange par Philippe Lowinski 485046_10200106660772195_2069803084_n
A la fin de l'entretien, Saulo, tel Spiderman, escalada les poutrelles en acier de mon appartement parisien ;-)
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[INTERVIEW] Saulo Sarmiento, ou le saut de l'ange par Philippe Lowinski
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